Exposition : L'art de James Cameron, à la Cinémathèque

James Cameron a su, au fil des décennies, s'imposer dans le cinéma avec ses blockbusters dominant le box-office et marquer la pop culture de son empreinte. Et pourtant, les idées du réalisateur et scénariste sont nées dans ses carnets de dessins dès son enfance. L'exposition "L'art de James Cameron" montre comment les thèmes et les motifs créés sous son crayon ont su trouver leur expression dans son œuvre cinématographique. James Cameron décrit lui-même l'exposition comme une "autobiographie à travers l'art", qui retrace soixante ans de créativité exceptionnelle. 

L'exposition

"L’art de James Cameron" met en lumière le remarquable chemin créatif du réalisateur en réunissant des trésors soigneusement sélectionnés dans ses archives personnelles : ses premiers croquis, des dessins préparatoires pour des films jamais tournés mais aussi des concept arts qui forment le socle de son œuvre acclamée par la critique. L'exposition met ainsi en avant des centaines de dessins et de peintures, mais aussi des accessoires, des costumes, photos et technologies interactives mises au point ou adaptées par Cameron, avec les commentaires du réalisateur lui-même. Sa créativité singulière est mise en avant à travers six grandes thématiques, qui composent l'exposition. 

L'exposition débute par l'enfance de Cameron, où la lecture et le dessin lui permettent de "rêver les yeux grands ouverts". Son enfance et son adolescence sont marquées par la conquête spatiale et les tensions de la Guerre Froide. Il est fasciné aussi par la science-fiction et les comics, et notamment la fusion de l'homme et de la machine, thème qui marquera son œuvre cinématographique. Après un bref passage à l'université de Fullerton, il abandonne ses études pour se consacrer au cinéma. Il gagne sa vie en tant qu'illustrateur et dessine des affiches de films. Une seule affiche lui permet de vivre pendant un mois, il se donne pour objectif de la réaliser en moins de 48h, pour pouvoir dédier le reste de son temps à ses projets de films. Il crée d'abord un court métrage, qui lui permettra de décrocher un emploi à temps plein en tant que maquettiste, puis matte-painter, directeur artistique ou encore chef décorateur. On lui confie en 1981 le poste de réalisateur sur le film Piranha II : les tueurs volants. 

Le thème de la "Machine humaine" est récurrent dans l'œuvre de Cameron. Il a souvent questionné l'hybridation de l'homme et de la machine, l'utilisation de l'intelligence artificielle, de la robotique ou encore de l'augmentation mécanique du corps humain permettant de rééquilibrer les forces dans un combat. À travers sa relation d'amour-haine avec la technologie, il défend surtout l'idée que le problème vient de la défaillance humaine et de l'usage que nous faisons de la technologie. Ses réflexions ont nourri son processus créatif pour Terminator, Aliens ou encore Avatar. 

"Explorer l'inconnu" a toujours fasciné le réalisateur. Lors de son passage à l'université, il rencontre Randy Frankes avec qui il va développer une série de projets de films de science-fiction dans l'espace. Xenogenesis ne verra jamais le jour mais ce travail infusera d'autres projets. Les fonds marins sont également une grande source d'inspiration, car ils sont également un territoire inconnu. Il a effectué plus d'une dizaine d'expéditions sur l'épave du Titanic et détient le record de la première plongée solo en 2012 jusqu'au point le plus profond de la planète : la fosse des Mariannes. Ces expériences lui ont fourni de la matière et de l'inspiration pour Abyss, Titanic ou encore Avatar : la voie de l'eau. 

Le passage est un thème essentiel dans le cinéma de Cameron : le passage de la vie à la mort dans Abyss, du futur au passé dans Terminator. Dans Titanic, Cameron travaille le passage de la mémoire, ou encore le passage d'une vie superficielle à une vie de liberté pour Rose. Le réalisateur a lui-même réalisé le carnet de croquis de Di Caprio, mais a aussi contribué à la reconstitution du Titanic à partir des images qu'il a filmées sur l'épave et de ses croquis. 

Depuis son enfance, Cameron s'est attaché à dessiner des créatures les plus réalistes possibles d'un point de vue biologique. Si ces créatures nous marquent, c'est parce qu'elles sont crédibles, de vrais êtres vivants. Pensez par exemple aux Na'vi, dont la peau bleue leur donne une apparence extraterrestres, aux caractéristiques qui rappellent les félins, et aux émotions assez humaines. Ou encore à la Reine Alien dont l'apparence et les comportements rappellent les insectes et les requins tuteurs. 

L'exposition s'achève sur un message fort du réalisateur, qui appelle à préserver la planète. Que cela soit l'univers verdoyant de Pandora, ou le monde post-apocalyptique de Terminator 2, "les mondes indomptés" de Cameron mettent en lumière les dégâts de la création et des activités humaines sur la planète. 

Quelques photos en plus...

Mon avis 

J'ai adoré l'exposition que j'ai trouvée très réussie ! On est immédiatement plongés dans l'univers du réalisateur à travers ses croquis impressionnants. J'ai beaucoup aimé les différentes vidéos explicatives de Cameron et les cartels sur lesquels il explique lui-même le processus de création et son inspiration, ponctués de plein de petites anecdotes. C'est la première fois que je vois une exposition où l'artiste mis à l'honneur est autant impliqué dans le contenu de l'exposition et j'ai trouvé cela top. 

Infos pratiques

🎫 Retrouvez l'exposition jusqu'au 12 janvier 2025 à la Cinémathèque, 51 rue de Bercy. 75012 Paris

🎫 Musée ouvert du lundi au vendredi (fermeture le mardi) de 12h à 19h, et le week-end de 11h à 20h. Fermeture à 18h le deuxième jeudi du mois pour des nocturnes gratuites réservées aux 18-27 ans et aux étudiants jusqu'à 21h (sur réservation) 

🎫 Tarif plein : 14€ pour l'exposition, 16€ pour l'exposition et le musée | Tarif réduit & 18-25 ans : 11€ (13€ avec musée) | Enfants de 6 à 17 ans : 7€ (9€ avec musée) | Pour découvrir les pass familles et les tarifs réduits, rendez-vous sur le site | Réservation en ligne obligatoire les week-ends, jours fériés et vacances

🎫 Des visites guidées de l'exposition sont possibles

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