Exposition : Invader Space Station

On les aperçoit parfois aux coins des rues, en levant la tête. Ces œuvres en mosaïque inspirées de la pop culture ont petit à petit envahit la capitale, mais aussi le monde... Et tout a commencé en 1996 à Paris, lorsqu'il Invader installe une série de mosaïques inspirées du jeu vidéo Space Invaders. 

13 ans après son invasion du toit-terrasse des locaux du journal Libération, Invader revient dans ces locaux mythiques au cœur de Paris. Une exposition massive sur 9 étages et 3500 m² qui met à l'honneur des centaines d'œuvres, parfois inédites, dans une scénographie créée sur mesure par le street-artiste. C'est aussi une célébration, celle de l'installation de sa 1500ᵉ mosaïque à quelques arrondissements de là. Je vous embarque avec moi durant ce voyage dans l'univers d'Invader...

L'exposition

Invader nous accueille dans un lieu chargé d'histoire, aujourd'hui en friche : les anciens locaux du journal Libération. En arrivant, on passe par une porte coupe-feu qui nous mène vers un escalier de service. À chaque étage, des panneaux nous indiquent notre progression vers le départ, comme si nous chargions progressivement le jeu. Nous arrivons au 5ᵉ étage, et la Space Battle commence ! Nous sommes accueillis par une installation son et lumière pour le moins originale mettant en scène des plots de travaux blancs éclairés tour à tour : "Obsession ou sens de l’observation aigu, il m’arrive souvent d’apercevoir des Space Invaders dans mon quotidien. C'est le cas par exemple des séparateurs routiers." nous indique l'artiste sur le premier cartel. On se dirige ensuite vers la première rampe. Les lieux ayant la particularité d'avoir été autrefois un parking, Libération avait conservé les rampes d'accès entre ses différents plateaux de bureaux. On passe ensuite au niveau suivant. 

Les deux niveaux suivant mettent en avant l'invasion de l'artiste de Paris à partir de 1996, mais aussi son expansion à travers le monde. En 2014, Invader a lancé l'application "FlashInvader" pour enregistrer les mosaïques que l'on croise. Depuis, l'application enregistre en moyenne un flash toutes les 3 secondes ! 

L'artiste prend toujours deux photos-témoin de ces œuvres : un plan serré sur la mosaïque et un plan plus large de cette dernière dans son environnement. On découvre alors plusieurs dizaines de photographiques des œuvres à travers le monde. Des installations en ville, aux plus uniques, comme au fond de la baie de Cancún, sur le panneau Hollywood ou encore dans la station spatiale internationale : il est littéralement partout !  On poursuit la visite avec des vidéos d'archives prises par l'artiste lors de ses installations aux quatre coins du monde. 

Les étages suivants nous dévoilent deux séries quelque peu différentes, partageant une base commune du jouet en plastique comme matière artistique : les jouets Kinder et le Rubik's cube. C'est drôle comme les œuvres en Rubik's cubes ressortent bien en photo alors qu'il peut être difficile de voir le motif dans la réalité. 

Depuis l'invention de la reproduction sur papier, de nombreux artistes s'en sont servis pour diffuser et rendre accessibles leurs œuvres. Invader s'inscrit dans cette longue tradition en produisant régulièrement des impressions papier, et ce, depuis le début de sa carrière. 

On passe ensuite à une salle de projection qui diffuse plusieurs films. J'ai pu voir l'invasion réalisée en 2019 à Djerba et celle de Los Angeles entre 1999 et 2008. 

L'étage 8+ nous dévoile la 1500è mosaïque installée à Paris, sur le conduit d'aération du Centre Pompidou. Une longue-vue est disponible pour pouvoir l'observer. Puis, on revient sur une opération réalisée à l'été 2021 sur les plages de la Côte d'Azur. L'artiste avait fait faire une banderole de 21m de long, tractée à l'aide d'un petit avion. Il avait alors cherché les meilleurs points de vue pour que ses photographes l'immortalisent, sachant qu'elle n'était visible sur chaque spot que quelques secondes. Il a alors lancé en parallèle un concours sur Instagram et reçu des centaines de photos de vacanciers exposées ici, aux côtés de la banderole imprimée à 85% de sa taille d'origine.

On termine enfin sur l'invasion du journal Libération. En 2011, Invader décide d'envahir le journal en trafiquant les lettres "A" des titres et des chapôs lors d'une grande exposition parisienne. Dans les locaux, il découvre alors le toit-terrasse, composé de dalles carrées. C'est l'endroit parfait pour réaliser une œuvre visible uniquement en prenant de la hauteur. Il peint alors un grand Invader aux couleurs du logo Libération, visible depuis Google Earth. C'est sur cette mosaïque PA_992 que s'achève notre visite immersive : le jeu est terminé. 

Quelques photos en plus...

Mon avis 

Pas besoin d'épiloguer, vous l'avez compris je pense, j'ai adoré cette exposition ! J'ai trouvé cette exposition très régressive, avec les références à Space Invaders, les Tortues Ninja ou encore Mario Bros, les cartes Panini de joueurs de foot en Rubik's Cubes, les jouets Kinder... 

J'ai trouvé la scénographie incroyable. Dès l'arrivée, on se sent immergés dans un univers de jeu-vidéo, entre la musique, les barres de chargement dans les escaliers et les panneaux "niveau suivant" entre chaque étage. Le lieu en lui-même est très bien choisi, à la fois pour son lien avec l'artiste mais aussi l'ambiance qu'il apporte. Le fait que ce soit un ancien parking avec ces rampes gigantesques, le côté bétonné et "brut" colle bien avec le Street-Art. Et on termine en apothéose avec l'œuvre PA_992, visible depuis le ciel, que vous ne pourrez flasher qu'ici ! 

Mais l'exposition est victime de son succès ! J'ai eu du mal à avoir une place, et au moment où je vous écris, il n'y a malheureusement plus de places disponibles. Si elle vous intéresse, je vous invite à cliquer sur le lien en bas de la page de réservation pour être prévenu en cas de nouvelles disponibilités.

Infos pratiques

🎫 Retrouvez l'exposition jusqu'au 5 mai 2024, au 11 rue Béranger, Paris 3

🎫 Ouvert de 11h à 19h les lundis, mardis, mercredis et jeudis (dernière entrée : 17h30), de 11h à 21h les vendredis (dernière entrée : 19h30) et de 10h à 20h le week-end (dernière entrée : 18h30).

🎫 Tarif adulte : 10€ | Gratuit pour les moins de 12 ans - réservation obligatoire 

🎫 Le site ne dispose pas d'ascenseur en fonctionnement, il n'est donc malheureusement pas accessible aux personnes à mobilité réduite et aux poussettes.

Avez-vous vu cette exposition ? Prévoyez-vous d'aller la voir ?